Mobilités décarbonées : actualités

28 octobre 2022

Temps de lecture : 8 min

Mobilités décarbonées : actualités

Électrification des parcs de véhicules, solution de recharge, contexte réglementaire, développement de l’hydrogène dans la mobilité…

 

Le 4 octobre, premier rendez-vous Connect de la rentrée à la move FACTORY, consacré à l’avenir des mobilités décarbonées en partenariat avec EDF. Éric Dubail, expert mobilité EDF pour le Nord-Ouest, nous a ainsi expliqué les enjeux de l’électrification des flottes et des infrastructures. Christophe Becuwe, spécialiste des solutions de décarbonation hydrogène, nous a quant à lui  donné un aperçu des projets en cours et à venir de Hynamics, filiale de l’énergéticien français, spécialisée dans ce domaine.

 

 

La mobilité électrique, pourquoi ?

Le basculement vers la mobilité électrique est envisagé comme une solution durable pour participer à la transition énergétique et à la réduction de la pollution atmosphérique. Le secteur du transport est en effet le seul dont les émissions ont augmenté en Europe depuis 1990. 

En quelques chiffres, il représente 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES). 70 % des émissions de ce secteur sont émises par le transport routier, qui est l’une des principales causes de pollution atmosphérique dans les villes, entraînant chaque année 45 000 morts prématurées en France.

L’Union Européenne (UE) s’est fixée l’objectif de réduire de 55 % ses émissions de CO2 d’ici 2030 par rapport aux années 1990 (Fit for 55). Miser sur la mobilité décarbonée comme le fait EDF actuellement, c’est donc s’intégrer dans un marché en pleine croissance tout en se préparant aux futures obligations qui pèseront nécessairement sur les particuliers, les professionnels et les acteurs publics.

Les enjeux pour la mobilité électrique (spécifiquement)

Pour la mobilité électrique, les enjeux sont actuellement d’accélérer le passage à des véhicules plus propres. En 2020, la vente de véhicules électriques (VE) pesait 9,1 % dans les ventes globales de véhicules. En 2022, presque un million de VE ont été vendus (le million de VE vendus est en passe d’être atteint). Plus de 60 modèles, qui se déclinent en 200 variantes, sont disponibles à l’achat. Les évolutions technologiques, de plus en plus rapides, ainsi que les aides d’état actuelles, rendent le prix d’achat de ces véhicules plus accessible. Le secteur de l’électrique vise les 25 % de parts de ventes d’ici 2025, et les 50 % pour 2030 et ces cibles pourrait être rapidement atteintes !

Nouvelles obligations

De nouvelles obligations incitent les constructeurs automobiles à produire des véhicules plus propres, mais aussi à pré-équiper et à équiper les bâtiments neufs et existants :

– Depuis 2020, il est exigé que les constructeurs automobiles produisent des véhicules qui n’émettent pas plus de 95 grammes de CO2 par kilomètre, en moyenne. Si cette limite n’est pas respectée, une amende de 95 euros par gramme de CO2 supplémentaire sera appliquée pour chaque véhicule produit (réglementation CAFE – Corporate Average Fuel Economy).

– Avec la demande croissante de bornes de recharge, il est nécessaire d’anticiper les besoins et de prendre en compte les nouvelles obligations : en 2025, les parkings de plus de 20 places devront réserver 5% de leur capacité à la recharge de VE. C’est-à-dire que toutes les 20 places devra se trouver une borne de recharge.

– A compter de 2022, 10 %, du renouvellement de la flotte des entreprises de plus de 100 véhicules devra être renouvelé par des véhicules à faibles et très faibles émissions (soit moins de 60 grammes de CO2 par kilomètre). Ce seront ensuite 20 % en 2024, puis 40 % en 2027.

– Le 31 décembre 2024, l’instauration d’une zone à faibles émissions (concernant les mobilités) pour les agglomérations de plus de 150 000 habitants, situées en métropoles, sera obligatoire.

La prime ADVENIR : une aide à la transition !

Pour les entreprises, la prime ADVENIR finance 20 % du montant hors taxe de la prestation de fourniture et d’installation des points de recharge. Le plafond est fixé à 600 euros par point de recharge. La prime disparaîtra le 1er janvier 2023.

Pour l’installation de bornes de recharge ouvertes à tout public destinées aux parkings privés ou à la voirie, la prime aide à hauteur de 30 % (du montant hors taxe) de la prestation de fourniture et d’installation des points de recharge. Le financement est plafonné à un montant maximal par point de recharge en fonction de leur puissance, allant 1000€ à 9000€.

IZIVIA est un acteur majeur des services de recharge de VE depuis plus de 20 ans. IZIVIA c’est des offres clés-en-main, plus de 100 collaborateurs, plus de 17.000 points de recharges exploités, plus de 130.000 bornes accessibles en Europe avec le Pass IZIVIA et 96 % de taux de disponibilité des bornes !

EDF accompagne entreprises et collectivités dans leur projet de conversion

EDF accompagne les entreprises et les collectivités dans leur projet de conversion de flottes et de mises en place d’IRVE (Infrastructure de Recharge pour VE) avec IZIVA, le spécialiste de l’installation de solutions de recharge en maison individuelle et IZI by EDF.

L’expertise IZIVIA, c’est quoi ?

Izivia est un acteur de référence sur le marché de la mobilité électrique. Plus de vingt ans d’existence avec plus de cent collaborateurs, 17 000 points de charge en France, 130 000 bornes  en Europe (accessibles via le Pass IZIVIA) et surtout 96 % de bornes fonctionnelles simultanément (taux de disponibilité) ! Pour ses collaborateurs, entreprises et collectivités, izivia propose des offres clés-en-main et fournit des bornes testées (de 3.7, 7 à 22 kW en fonction du besoin), et assure leur fourniture, leur installation, leur maintenance et leur supervision. Un service d’exploitation et de maintenance sont proposés à travers une Hot Line ; noter aussi que les service de mapping sont proposés au travers de l’application développé pour les smartphones. 

L’hydrogène au service de la décarbonation

Pourquoi EDF devient investisseur et exploitant de station hydrogène ?

En accord avec sa volonté de réduction des émissions carbone d’EDF, Hynamics, filiale hydrogène du groupe depuis 2019, est le nouvel engagement fort d’EDF en faveur de la transition énergétique.

Comment est fabriqué l’hydrogène ? Quels potentiels pour cette nouvelle énergie ?

La méthode la plus employée pour produire de l’hydrogène, utilisée à environ 95 % dans le monde, est le vapoformage du méthane, qui rejette 12 tonnes de CO2 pour produire une tonne d’hydrogène. Une seconde méthode emploie l’électricité bas carbone, qui provient de l’éolien, du solaire, du nucléaire et des barrages hydrauliques et qui, sous l’action d’un courant électrique via l’électrolyseur, sépare la molécule d’eau (H2O) en molécule d’oxygène (O2) et d’hydrogène (H2). Cette technique de production permet de créer de l’hydrogène bas carbone (moins polluant).

Après sa séparation avec la molécule d’oxygène, l’hydrogène peut être directement utilisé ou alors stocké et distribué via des stations de ravitaillement.

Cette molécule est principalement utilisée dans la chimie et l’industrie de la métallurgie, l’aciérie et le verre, comme matière première. Mais son potentiel est bien plus large. L’hydrogène peut être employé comme vecteur de chaleur dans l’industrie, dans les bâtiments résidentiels, commerciaux mais aussi comme carburant pour les transports lourds et long courrier (avions, camions, bateaux), les transports légers (véhicules particuliers et individuels). L’hydrogène bas carbone a un impact positif non-négligeable sur l’environnement : il réduirait de 70 % les émissions de CO2. Pour un kilogramme d’hydrogène, seulement 3 kg de CO2 sont émis, face à l’hydrogène actuel qui émet 12 kg de CO2 pour la production d’un kilogramme.

Plusieurs projets d'hydrogène seront dans les prochaines années en service : à Nice, Cannes, en région parisienne, à Belfort, et pour 2024, au Havre et dans le Nord !

Les projets Hynamics dans tout l’hexagone !

Le potentiel qu’offre l’hydrogène est très large, c’est pourquoi Hynamics décide de lancer de nombreux projets dans le secteur des transports. Depuis septembre 2021, Hynamics opère une station de fabrication et distribution d’hydrogène à Auxerre (89), mais d’autres projets seront dans les prochaines années en service : à Nice, Cannes, en région parisienne, à Belfort, et pour 2024, au Havre et dans le Nord !

Zoom sur le projet Shymed Dunkerque

La Communauté Urbaine de Dunkerque (CUD ; Nord) inaugurera le projet Shymed, un écosystème complet qui produira de l’hydrogène pour alimenter bus, camions et bennes à ordures ménagères (BOM) dès avril 2024. Ce projet est soutenu financièrement par l’ADEME (l’agence de la transition écologique) sur l’achat de véhicules hydrogènes pour la CUD et les infrastructures du projet pour Hynamics.

Pourquoi parle-t-on d’écosystème ?

L’infrastructure permettra de fournir de l’hydrogène jusqu’à 30 à 50 km aux alentours de Dunkerque. Elle sera équipée d’un électrolyseur d’1,25 MW  avec une capacité de distribution de 500 kg d’hydrogène par jour. Deux bornes de distribution avec une puissance de 350 et 700 bars seront installées. Une dizaine de bus, 5 BOM, 3 Ampliroll, 5 camions et 15 véhicules utilitaires légers (VUL) ! Il faut noter que pour une journée d’autonomie, un bus a besoin de 20 kg d’hydrogène.

D’un point de vue environnemental, le projet Shymed Dunkerque permettra d’éviter le rejet de 1 140 tonnes de CO2 par an !

Les filières de l’électrique et de l’hydrogène sont complémentaires. Dès aujourd’hui et davantage à l’avenir, elles permettront aux entreprises, aux collectivités mais aussi aux particuliers de réduire l’impact environnemental lié aux émissions de gaz à effet de serre. Les réglementations évoluent et incitent de plus en plus au passage à l’électrique. Pour l’hydrogène, rendez-vous dès aujourd’hui à Auxerre ou dès 2024, à Dunkerque et au Havre.*

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*Retrouver les projets Hynamics